Les cinq passagers du sous-marin qui était porté disparu depuis dimanche dans l'Atlantique Nord, à proximité de l'épave du Titanic, ont tous perdu la vie dans ce que l'on décrit comme une "implosion catastrophique" du petit sous-marin utilisé à des fins scientifiques et touristiques. Les garde-côtes américains et l'organisateur de l'expédition, OceanGate Expeditions, ont annoncé jeudi 22 juin qu'aucun survivant n'avait été retrouvé. Après quatre jours de recherches qui ont suscité un vif intérêt aux États-Unis et à l'étranger, OceanGate Expeditions a déploré dans un communiqué le décès de Stockton Rush, Shahzada Dawood et son fils Suleman, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet.
Lors d'une conférence de presse à Boston, sur la côte nord-est des États-Unis, le contre-amiral John Mauger des garde-côtes américains a déclaré que les débris retrouvés par les robots de recherche près de l'épave mythique, à une profondeur d'environ 4 000 mètres, étaient compatibles avec une implosion catastrophique du submersible. Il a expliqué que la perte tragique de pression était à l'origine de l'accident.
Peu de temps après la révélation de cette tragédie, le Wall Street Journal a rapporté jeudi soir que la marine américaine avait détecté un signal indiquant dès dimanche, peu après la perte de contact avec le sous-marin, la probable implosion de l'appareil.
Le PDG d'OceanGate, Stockton Rush, se trouvait à bord du submersible appelé Titan, en compagnie de plusieurs autres personnes, dont le richissime homme d'affaires britannique Hamish Harding (58 ans), le plongeur et ancien militaire de la marine française Paul-Henri Nargeolet (77 ans), surnommé "M. Titanic", ainsi que le magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et son fils Suleman (19 ans), tous deux également de nationalité britannique.
"Véritables explorateurs"
OceanGate a salué ces hommes en tant que véritables explorateurs, partageant un esprit d'aventure et une passion profonde pour l'exploration et la préservation des océans de notre planète. La société a exprimé sa tristesse face à la perte de vies humaines.
Les garde-côtes, dirigés par une équipe de recherche internationale, ont annoncé sur Twitter qu'un "champ de débris" avait été localisé "dans la zone de recherche" par un robot sous-marin près de l'épave du célèbre paquebot de croisière Titanic, qui a sombré il y a 111 ans au large des États-Unis et du Canada.
Le contre-amiral Mauger a présenté ses condoléances sincères aux familles des disparus.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a exprimé sa tristesse face à cette "tragique nouvelle" et a offert le soutien et les condoléances profondes de son gouvernement aux familles des trois ressortissants britanniques décédés. Islamabad a également exprimé sa sensibilité envers les efforts internationaux déployés pour retrouver le submersible et ses cinq occupants, dont un père et son fils pakistanais. La famille de ces derniers a exprimé sa profonde tristesse vendredi.
Des moyens de surveillance aérienne, tels que des avions C-130 ou P3, ainsi que des navires équipés de robots sous-marins, ont été déployés, notamment par les forces armées américaines et canadiennes, et sont arrivés sur le site où se trouve le navire Polar Prince, d'où le petit sous-marin de tourisme était parti dimanche.
Parmi ces moyens de recherche se trouve l'Atalante, un navire de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), qui est équipé du robot ROV Victor 6000 capable de plonger jusqu'à l'épave du Titanic, reposant à une profondeur d'environ 4 000 mètres.
Négligences potentielles
e sous-marin Titan, d'une longueur d'environ 6,5 mètres, avait plongé dimanche et était prévu pour remonter à la surface sept heures plus tard. Cependant, le contact a été perdu moins de deux heures après son départ. Le submersible avait une autonomie théorique de 96 heures en plongée. Les équipes de secours avaient estimé que les passagers pourraient manquer d'oxygène à bord du Titan vers 11 h 08 GMT ce jeudi.
L'annonce de la détection de bruits sous l'eau par des avions P-3 canadiens mercredi a suscité de l'espoir et a orienté les efforts de sauvetage de l'armada multinationale déployée sur place, bien que l'origine des bruits n'ait pas été déterminée. La zone de recherche en surface couvrait une superficie de 20 000 kilomètres carrés.
Depuis le début des recherches, des informations ont été divulguées remettant en cause OceanGate et évoquant d'éventuelles négligences techniques liées au sous-marin touristique. Une plainte datant de 2018 mentionne qu'un ancien cadre de la société, David Lochridge, avait été licencié après avoir exprimé de sérieux doutes quant à la sécurité du submersible. Selon lui, le hublot à l'avant de l'appareil était conçu pour résister à la pression à une profondeur de 1 300 mètres et non à 4 000 mètres.
Le réalisateur du film Titanic, James Cameron, a commenté sur la chaîne américaine ABC News : "Je suis frappé par la similitude avec la catastrophe du Titanic, où le capitaine a été averti à plusieurs reprises de la présence de glace devant son navire, et où il a pourtant foncé à pleine vitesse dans un champ de glace par une nuit sans lune". Il a ajouté : "Qu'un drame très similaire, où les avertissements ont été ignorés, se produise au même endroit, c'est tout simplement stupéfiant. C'est vraiment surréaliste."
Les passagers avaient dépensé 250 000 dollars chacun pour participer à une exploration des restes d'une des plus grandes catastrophes maritimes du XXe siècle, le Titanic.
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